On sait qu’un régime est dur à tenir et demande de tricher certains jours pour pouvoir résister le reste du temps. Mais tricher ne veut pas dire manger n’importe quoi et se lâcher totalement sur la malbouffe. Dans le cadre d’un régime qui marche, la triche est nécessaire. Acondition qu’elle ne porte que sur un seul repas ou un seul aliment, voire une seule journée, si on est raisonnable.
Un cheat meal ça va, 3… bonjour les dégâts!
L’effet de tout un week-end de junk food peut bouleverser notre flore intestinale, autant que le ferait un mauvais régime alimentaire permanent. C’est ce qu’affirme une étude australienne réalisée à l’University of New South Wales (UNSW) et publiée dans la revue Molecular Nutrition and Food Research.
Ce qui explique le mauvais fonctionnement des régimes mal suivis et le fameux effet yo-yo néfaste à la perte de poids.
Notre système digestif comprend 100.000 milliards de bactéries. Des problèmes de santé, de maladies de l’intestin jusqu’à l’obésité peuvent venir d’une flore intestinale perturbée. Le microbiote intestinal influence grandement le poids. Pire, un régime alimentaire désorganisé le week end pourrait perturber le métabolisme. Il perturberait également l’assimilation de la nutrition et le système immunitaire.
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L’importance d’un régime sain
Des rats exposés à une mauvaise alimentation en ont fait les frais. Les rats divisés en deux groupes ont suivi pendant 16 semaines, soit un régime de malbouffe permanent, soit un régime alternant alimentation contrôlée et malbouffe. Le rythme du régime pauvre ou riche en sucres et graisses était de 4 jours/ 3 jours. Leur métabolisme a été examiné et mesuré par rapport à un groupe ayant un régime sain. Les chercheurs ont mesuré leur poids, masse grasse, insuline et leptine, en cours d’étude et au terme des 16 semaines.
Les rats ayant un régime alternant nourriture saine et nourriture riche ont vu leur poids corporel augmenter de +18%. Leurs niveaux de leptine et d’insuline sont supérieurs au groupe sain mais restent inférieurs au groupe malbouffe. On constate également une baisse de la fonction protectrice de la flore intestinale. Le plus remarquable est la totale désorganisation du régime alimentaire qui augmente de 30% avec ce lâchage incontrôlé. Une fois revenus à une alimentation saine, ces rats ne consomment plus que 50% de l’apport alimentaire. C’est ce qui a été observé par rapport aux rats restés au régime sain. C’est exactement ce qui est constaté avec l’effet yo-yo du régime.
L’effet yo-yo s’observe dès 3 jours de mauvaise alimentation. Particulièrement, c’est visible sur la flore intestinale qui devient très vite proche de celle d’un sujet mal nourri en permanence. On connaissait déjà l’importance du microbiote sur la santé en général, le métabolisme et le maintien du poids. Cette étude vient le confirmer une fois de plus.
Morale de cette histoire : un cheat day, ça va, 3… bonjour les dégâts !
Sources: Molecular Nutrition and Food Research 19 Jan, 2016 Alternating or continuous exposure to cafeteria diet leads to similar shifts in gut microbiota compared to chow diet. Photo shutterstock.com