Le lien entre la viande et le cancer n’est pas nouveau. Ce qui l’est c’est l’importance qu’on lui donne après l’examen de 800 études par des experts venant de plusieurs pays, dans lesquelles la viande est incriminée. Il ne s’agit pas de ceux qui en mangent de temps à autre, mais de ceux qui basent leur alimentation là-dessus. Comme tous les autres abus, ce n’est pas bon, mais ce n’est pas le risque de cancer le plus élevé, par rapport à l’alcool ou au tabac par exemple.
Il y a viande et viande
L’appellation « viande rouge » inclut les viandes de bœuf, de porc, d’agneau que tout le monde connait, et donc pas les volailles, ni la dinde.
N’oublions pas que les viandes restent avant tout des nutriments très intéressants, nourrissants et riches en protéines et que beaucoup de pays touchés par la malnutrition n’y ont pas ou peu accès.
Un excellente source de protéines sans passer par la viande
Surtout les viandes transformées
Les viandes incriminées dans ce rapport scientifique publié dans la revue The Lancet Oncology sont aussi et surtout les viandes transformées c’est-à-dire salées ou fumées pour en faire de la charcuterie, jambon, saucisson, bacon ou des saucisses…
Les conclusions des études montrent que le risque de cancer colorectal est plus élevé chez les personnes consommant de la viande rouge et transformée, alors que les liens avec d’autres types de cancer sont moins évidents.
Une étude de 2011 a montré que le risque était plus élevé (+17%) lors de la consommation fréquente de viande transformée plus que de viande rouge.
Le risque réel d’avoir un cancer est plutôt de l’ordre de 56 pour 1000 au Royaume Uni, et c’est sur ces chiffres que se greffe le risque plus élevé de 17% chez les mangeurs de charcuterie. Donc le nombre de cas liés à la viande n’est pas tellement plus élevé (environ 66 cas pour 1000).
Qu’est-ce qui influence les risques de cancer ?
Certains produits chimiques qui se trouvent dans la viande décomposés à partir de l’hémoglobine, endommageraient les cellules de l’intestin. Les conservateurs des viandes transformées comme les nitrites, augmenteraient ce risque. Les types de cuisson : barbecue, grill, libèreraient des substances cancérigènes. La présence de fer ou les bactéries intestinales feraient que ce risque augmente encore.
Dans le même groupe que le tabac ou l’alcool
Pour que le CIRC, centre international de recherche contre le cancer prononce cette sentence contre la viande, la viande transformée classée comme cause définitive de cancer, cancérogène de groupe 1, dans le même groupe que le tabac ou l’alcool et la viande rouge classée dans le groupe 2a comme cause probable de cancer.
La réalité des chiffres
Si les causes sont avérées, les chiffres ne sont pas pour autant alarmants car la consommation élevée de viande ne représenterait que 3% de tous les types de cancers confondus, et ce n’est pas parce qu’une substance peut causer le cancer qu’elle le causera forcément, car bien d’autres facteurs individuels interviennent.
Bref, pour mener une longue vie saine, manger de grandes quantités de charcuterie régulièrement ainsi que de la viande rouge sur de nombreuses années, n’est pas la meilleure option.
Une consommation modérée n’est pas un facteur de risque. Pas d’inquiétude particulière si vous avez une alimentation variée et pas uniquement à base de viande ou de charcuterie. Si c’est majoritairement ce que vous mangez, il est temps de remplacer comme dans le schéma ci-dessus, quelques portions par du poisson, du poulet, de la dinde, des œufs, des légumineuses, qui sont d’autres sources de protéines, sans oublier les fibres issues des fruits et légumes.
Sources : https://scienceblog.cancerresearchuk.org/, futura sciences, schéma scienceblog