Titine, c’est la plus grande des protéines jamais découverte.
Son nom chimique moléculaire complet compte plus de 189,819 lettres. Elle est présente dans les différents tissus musculaires et c’est la plus abondante dans le muscle strié (squelettique ou cardiaque). Jusque-là, son rôle n’avait pas été considérée comme crucial. Mais c’est désormais une vedette, car elle serait capable d’ajuster l’élasticité de chaque muscle nécessaire à la performance.
Je cherche après Titine, cette chanson de Maurice Chevalier semble faite pour cette protéine sur laquelle les chercheurs ont bien planché. Où est donc passée Titine? En tout cas là où elle est, le muscle ne s’en porte que mieux.
La titine, c’est quoi exactement ?
La titine serait la mémoire des muscles, qui par une réaction biochimique ajusterait l’élasticité des muscles à l’entrainement, en fonction de leurs sollicitations passées. Le Pr Fernandez, qui travaille sur l’élasticité musculaire depuis plus de 20 ans voit dans cette protéine une piste vraiment efficace.
Des capteurs sensibles à l’oxydation
Un métabolisme élevé et une activité musculaire augmentent tous deux l’oxydation, ce à quoi la titine est particulièrement sensible, car elle a un grand nombre de capteurs sensibles à cette oxydation. Ceux-ci deviennent actifs surtout lors de l’étirement du muscle (qui se déroule) et augmentent l’élasticité du muscle et sa force sur un temps prolongé. Les protéines musculaires sont bloquées dans un état non rigide et déplié qui peut durer plusieurs heures, comme dans le cas de sports d’étirements et par exemple le yoga, qui consolide la mémoire mécanique des muscles.
Cette recherche ouvre une porte sur le traitement des troubles musculaires, mais aussi cardiaques car, rappelons-le, le coeur est un muscle presque comme les autres, dans lequel la titine est très abondante.
Source: Cell 13 March 2014 doi:10.1016/j.cell.2014.01.056 S-Glutathionylation of Cryptic Cysteines Enhances Titin Elasticity by Blocking Protein Folding Image www.uni-muenster.de.