Après avoir été la solution des intolérants au lactose, le lait de soja est l’une des vedettes du rayon diététique. Vous pensez pouvoir l’éviter ? Pourtant, du soja, il y en a partout dans les produits du supermarché, sous des formes diverses : PVT (protéines végétales texturées), concentrat de protéines végétales, huile végétale, MSG (glutamate de sodium), lécithine, bouillon végétal, arôme naturel, mono-diglycéride et aussi dans bien des compléments alimentaires à base d’huile de soja et d’isoflavones.
Comment savoir si oui ou non le soja est bénéfique ou pas pour la santé et ce qu’il fait à nos muscles ou ailleurs ? Aujourd’hui, il fait débat.
Protéine de soja ou de Whey ?
Les bienfaits du soja
Le soja a été présenté comme une plante miracle capable de résoudre le problème de la malnutrition comme une alternative aux protéines animales. Ces protéines végétales sont censées soulager les femmes en pré-ménopause et peuvent leur éviter les désagréments comme les bouffées de chaleur ou l’ostéoporose. Le soja pourrait aussi protéger contre certaines formes de cancer.
L’effet protecteur du soja sur les maladies cardio-vasculaires est reconnu et les phyto-oestrogènes du soja pourraient compenser la baisse d’oestrogènes survenant chez les femmes après la ménopause qui augmente leur risque d’athérosclérose.
Par ailleurs, le soja est traditionnellement utilisé pour remplacer le lait maternel chez les bébés, et les jeunes enfants en cas d’intolérance au lactose.
Ce qui est rassurant c’est que les Chinois et les Japonais consomment du soja depuis des centaines d’années, même si c’est sous sa forme fermentée (miso, le tempeh, le natto et le tamari) et en condiment accompagnant les plats traditionnels.
En plus de ne pas être fermentés, les aliments modernes à base de soja dénaturent les protéines et augmentent le taux de carcinogènes
Toutefois, si le soja a un effet chez les femmes ménopausées, c’est peut-être qu’il n’est pas si inoffensif que ça et agit sur les hormones.
La face cachée du soja
Même si on trouve des protéines un peu partout, y compris dans les céréales et les grains, le soja n’est pas une si bonne source de protéines végétale que cela. D’abord les protéines végétales sont incomplètes en acides aminés et en outre, il contient des inhibiteurs de trypsine qui empêchent la bonne digestion des protéines et fatiguent le pancréas.
L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments avait en 2000, mis en garde contre le soja et son utilisation massive
Selon le Dr Mary G. Enig (Présidente de l’Association des nutritionnistes du Maryland) un bébé recevant du lait de soja supporterait l’équivalent en phyto-oestrogènes de 5 pilules contraceptives par jour. La consommation de soja chez les enfants n’est pas anodine, elle entraînerait, en outre, une puberté précoce chez les filles et une maturation sexuelle retardée chez les garçons.
Une étude publiée dans The Lancet en 1997 a même fait ressortir que 2 verres de lait de soja par jour pouvaient perturber les cycles menstruels des femmes, et que chez les enfants la concentration des isoflavones serait de 13 000 à 22 000 fois plus importante que la concentration normale d’œstrogènes. Or ces isoflavones ont une conséquence énorme sur les hormones : elles peuvent empêcher l’ovulation, favoriser l’apparition de cellules cancéreuses et favoriser l’hypothyroïdisme reponsable de léthargie, constipation, prise de poids et fatigue. Toutefois les enfants en bas âge ne seraient pas capables d’absorber et de métaboliser ces phyto-oestrogènes.
Le soja est prévu pour résister à d’énormes quantités de pesticides (et on sait comme notre agriculture de masse aime en diffuser partout). Bien souvent sa culture est à base d’OGM, ce qui n’est , somme toute, pas très naturel, et même si cela n’est pas seulement le cas du soja, cela ne nous concerne pas directement, nos animaux d’élevage sont nourris à base de cultures OGM, ce qui se retrouve donc dans le lait et la viande.
L’utiliser en cas d’allergie n’est pas non plus la bonne solution car le soja contient de nombreux allergènes et il n’est pas rare que ceux qui sont allergiques à l’arachide le soient aussi au soja, car il s’agit d’une même famille de végétaux. Pire encore, les bébés allergiques au lait de vache le sont souvent aussi au soja, et même s’il n’y a pas de trouble visible les dégâts peuvent être sournois et perturber à long terme, la digestion, l’immunité ou le fonctionnement de l’intestin, entrainant des carences. Et alors qu’on pensait qu’il pouvait protéger les femmes du cancer, on s’est rendu compte que c’est l’inverse qui se produit, du fait de la présence de ses phyto-oestrogènes.
Le soja, ennemi de la virilité
Et vous ne le savez peut-être pas, mais certains moines bouddhistes utilisent, parait-il, le soja pour diminuer leur libido et mieux résister aux tentations. Pour aller plus loin, selon le Dr Claude Hughes, le soja s’est doté de certains moyens pour survivre, et notamment les animaux qui en mangent seraient moins forts et moins nombreux. Il agirait comme un puissant contraceptif oral lorsqu’on l’absorbe, faisant de nous des animaux chétifs et quasi-incapables de se reproduire…
Ce qui semble être totalement l’inverse de ce que recherchent les bodybuilders en quête de muscle et de testostérone, n’est-ce pas ?
Comment contrer les œstrogènes et booster la testostérone ?
La plupart des études menées essentiellement chez le rat ont révélé des problèmes de fertilité, or même si cet animal est proche de l’homme, il y a quelques différences. Chez l’homme, une seule étude en 2008 a confirmé ce résultat mais seulement sur des hommes obèses dont le taux d’oestrogènes est déjà naturellement élevé.
Alors du soja oui, vous pouvez en consommer de temps en temps, mais n’en abusez pas, et n’en faites pas votre principale source de protéines, que vous soyez un homme ou une femme et en cas d’intolérance avérée aux autres types de protéine, ou pour les enfants, dans le doute, préférez-lui le lait d’amande, de riz ou d’avoine.
Sources: menshealth, passeportsante, alternativesante, Photo Shutterstock.com/Feel-Photo-Art