Dans l’Antiquité, la rondeur était encore un signe de richesse et de beauté. Au moyen-âge, la gourmandise devient un péché et les obèses sont condamnés à l’enfer. Dans la période d’après-guerre, les rondeurs sont un gage de bonne santé et d’abondance, c’est la fameuse pin-up pulpeuse. Depuis les années 60, c’est au contraire la minceur qui est synonyme de santé. Pourtant, beaucoup de régimes farfelus voient le jour et cela continue aujourd’hui ! Au début du siècle, il n’était pas rare que les femmes voulant maigrir prennent des drogues contenant de l’arsenic ou du mercure et même des pilules contenant des œufs de ténia !
Le régime, au vrai sens du terme a commencé autour des années 1900.
Les différents types de régime pour mincir, première partie.
Un culte de la minceur difficile à suivre
Le paradoxe, c’est que nous vivons dans un monde ou tout est de plus en plus grand : les voitures, les portions, les hypermarchés…Du coup tout est démesuré et il devient impossible de résister aux tentations alimentaires. Plus de 40% des américains sont en surpoids et plus de 30% sont obèses et quand on sait qu’ils ont à peine quelques années d’avance sur nous… L’industrie des régimes rapporte plus de 33 milliards de dollars par an. Voici un tour d’horizon des régimes les plus prisés à travers les années.
Les débuts des régimes
Le Fletcherisme ou l’art de mâcher
En 1910, le marchand d’art Fletcher préconise de mâcher chaque bouchée 32 fois pour transformer la nourriture en gruau liquide. Il pense que la façon de consommer les aliments compte plus que les aliments eux-mêmes et conduit à moins manger. Défenseur des nourritures saines, son régime sera utilisé pour éviter la gloutonnerie mais aussi pour éviter l’envie d’alcool, car il préconise de mâcher aussi les liquides.
- Ça marche car cette idée est loin d’être stupide, de nombreuses études prouvent aujourd’hui encore que mâcher permet de manger moins et donc de moins grossir.
- Ça ne marche pas, car on mange ce qu’on veut au niveau des choix alimentaires, sans limite de quantité.
Le régime Dissocié
En 1911, le docteur Hay, adepte des médecines naturelles, prétend que notre organisme ne peut à la fois digérer les glucides et les protéines et que donc les glucides qui sont pas brûlés seraient responsables du stockage. Il met donc au point un régime dissocié qui ne mélange pas les types d’aliments entre eux.
Soit on consomme un seul type d’aliment par repas, soit un seul type d’aliment par jour, donc on aura un repas œufs, un repas fruits, un repas poisson…
- Ça marche parce que c’est facile (moins de cuisine) et qu’on en a vite marre de manger toujours le même aliment et qu’on perd l’appétit.
- Ça ne marche pas, parce que ce n’est pas cohérent d’un point de vue nutritionnel. On ressent vite des carences, de la fatigue et on se lasse des aliments. Les kilos perdus sont aussi vite repris.
Le régime hypocalorique
En 1918, le Dr Hunt a vendu 2 millions d’exemplaires de son livre qui préconise un régime comptant les calories. Elle-même a perdu 35 kg environ avec un régime de 1200 kcal par jour. Son livre donnait même une liste d’aliments pour 100 calories et des poids cibles pour les femmes.
- Ça marche car c’est une révolution enfin basée sur une évidence, un régime avec moins de calories = moins de poids.
- Ça ne marche pas, car compter les calories s’avère contraignant et incompatible avec une vie sociale. Aujourd’hui de nombreux régimes en sont dérivés.
Le régime hypoglucidique
1950 : l’un des pionniers du régime hypoglucidique (repris notamment par Atkins), Pennington chercha à expliquer pourquoi les régimes basses-calories ne marchent pas. Il soumit donc les cadres de DuPont à un régime riche en graisses et en protéines, faible en carbohydrates, partant du principe que c’est l’excès de glucides et non de gras qui rend les gens gras.
- Ça marche parce que les cadres étaient sans doute trop bien nourris avant de commencer ce régime.
- Ça ne marche pas parce que l’excès de graisses est néfaste, surtout pour les artères et le cœur.
Les pilules miracle
1952 : Les premières pilules de régime apparaissent. Les ventes de Dexedrine atteignirent les 3 billions de tablettes vendues. Ce stimulant fut utilisé par des conducteurs ou des étudiants pour rester éveillés mais aussi par les ménagères voulant perdre leurs kilos en trop.
- Ça marche, car les pilotes de chasse faisaient un usage courant de ce qui était à la base un médicament contre les troubles de l’attention, lors de leurs missions nocturnes.
- Ça ne marche pas car la perte d’appétit n’est qu’un de ces nombreux effets secondaires. Il engendre aussi dépendance, migraines, retard de sommeil, problèmes cardiaques, rénaux et psychose.
A suivre… deuxième partie, les régimes des Années 60-70
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