Les années 2000 semblent plus raisonnables en matière de régime. Perdre du poids n’est pas une chose facile et ne se prend pas à la légère.
Après les années farfelues des régimes, nous voici enfin dans l’âge de raison. Bien manger et rester mince est une affaire de tous les jours et ne peut se régler en quelques semaines de sacrifice. Pourtant, bien des solutions proposées restent farfelues et difficiles à suivre. La meilleure approche, d’après les coachs Fitadium, reste toutefois d’être modéré et raisonnable sur le très long terme et d’ajouter de l’exercice physique : des programmes de cardio et musculation.
Les différents types de régime pour mincir, Quatrième partie.
Le régime Spoonlight ou Lagerfeld
En 2000, Karl Lagerfeld obtient une perte de poids spectaculaire (-42 kg) avec le Dr Houdret. Il co-signe un livre avec lui, vendu à 300.000 ex en 2004.
En plus des principes de base, qui consistent à éviter certaines viandes grasses, vous pouvez consommer des légumes, des sachets protéinés ainsi que des viandes comme le poulet, le lapin, le cheval et du poisson. Il est recommandé de consommer également des compléments alimentaires pour éviter les carences. Il propose 120 recettes.
- Ça marche, car la perte de poids est rapide, vu que c’est à la fois un régime low carb (pauvre en glucides), pauvre en graisses et en calories. Les recettes préparées et sachets sont en vente pour faciliter le suivi. Les sodas light et édulcorants sont autorisés. L’apparence est souveraine.
- Ça ne marche pas, car ce régime est cher et incompatible avec l’activité physique, du fait du manque d’énergie et carences en acides gras. Il nécessite une grande force mentale sur du long terme. Les faiblesses ressenties peuvent faire craquer, ainsi que la faim et les privations qui font partie de la mise à l’épreuve du régime.
Le régime Okinawa
En 2001, Okinawa est un régime bien-être mis au point par le Dr Suzuki.
Il vient d’une île au Japon qui compte un grand nombre de centenaires en pleine santé dur fait de leur alimentation pauvre en graisses et en calories.
Riche en vitamines et minéraux, il est semi-végétarien à base de fruits, légumes, soja et poisson. Il évite les maladies en se basant sur la densité énergétique des aliments (sa valeur calorique divisée par 100).
- Ça marche parce qu’il est varié et préconise surtout des légumes frais et recommande de manger modérément de petites portions, sans attendre d’être repu. C’est un mode de vie à long terme, plus qu’un régime.
- Ça ne marche pas car il est à base d’aliments peu courants dans notre monde occidental (algues, soja, tofu) et peu de produits laitiers, donc peut entrainer des carences.
Le régime Low carb
Pauvre en hydrates de carbone, ce régime a commencé aux Etats Unis en 2005, et est arrivé ensuite en Europe. Le principe consiste à diminuer l’apport en sucres rapides et sucres lents. Réactualisant le fameux régime Atkins, il permet de manger ce que vous voulez, excepté les laitages et féculents et graisses poly-insaturées, pour obliger le corps à brûler ses réserves.
- Ça marche car il est simple à suivre et que la perte de poids est assez rapide. Il permet de vivre normalement.
- Ça ne marche pas pour ceux qui aiment les féculents et ne peuvent s’en passer. Il est monotone puisque sans sucre aucun et son arrêt est synonyme de reprise de poids. L’absence de glucides entraine une fatigue musculaire. Il ne réduit pas seulement les sucres rapides mais aussi les fruits et les céréales, les légumineuses qui sont bons pour la santé et nécessaires à l’équilibre. Il provoque une baisse de moral.
Les compléments alimentaires
En 2009, naissance du fameux Hydroxycut. Avec ses photos avant/après parfois peu crédibles tant c’est spectaculaire, ce complément à base d’herbes thermogéniques augmente le métabolisme, la perte de poids et calme la faim. Aujourd’hui sa formule a considérablement changé, car les premières boîtes contenaient des ingrédients désormais interdits, mais il reste un des suppléments les plus vendus au monde. D’autres suppléments brûleurs de graisse fonctionnent aujourd’hui sur un modèle équivalent, mais sans danger.
- Ça marche, car les ingrédients ont des effets prouvés pour accélérer le métabolisme.
- Ça ne marche pas ou peu si par ailleurs on ne fait pas d’effort alimentaire ni sport.
Le régime Dukan
De nos jours, le régime Dukan, un des rares à avoir fait le chemin inverse de la France vers l’Amérique. Un mélange d’Atkins et de Weight watchers, qui ne compte pas les calories et déconseille les graisses. Il se base sur le retour aux aliments basiques (et non industriels) consommés par les premiers hommes. Il décompose le régime en 4 phases : la phase d’attaque (riche en protéines), le régime de croisière (on ajoute les légumes) la consolidation (on s’autorise des exceptions) et la stabilisation (un jour hyperprotéiné et 6 jours normaux).
- Ça marche parce que c’est un régime très encadré. Il n’introduit aucun sachet. Il est progressif avec les protéines puis prévoit la réintroduction planifiée des autres aliments pour éviter les dérives. Il marche car il conserve la notion de gourmandise et de vie sociale.
- Ça ne marche pas, car il manque d’aliments gras (les bonnes graisses) ce qui entraine de la fatigue et des carences en vitamines et oligo-éléments. Il peut être lassant et oblige à cuisiner.
Le régime Cohen
Opposé au régime Dukan, il préconise de manger des quantités limitées de nourriture. Manger moins diminue les calories. Il propose des méthodes à 600 calories (à base de soupes), 900 et 1400 calories qu’il s’agit d’enchainer suivant la perte de poids souhaitée. Cette dernière étape seule convient pour le long terme. C’est un régime hypocalorique.
- Ça marche car c’est si vous mangez moins de calories que votre corps en a besoin, vous maigrissez forcément.
- Ça ne marche pas, car la faim reviendra vous titiller et le régime est incompatible avec une vie sociale.
Le régime IG
L’Index Glycémique a été mis au point il y a plus de 20 ans, par le Dr Jenkins, mais sa table a peu été utilisée, telle quelle, en dehors des régimes pour diabétiques. Cette notion d’IG a depuis été reprise par pas mal de régimes. C’est l’un des régimes plus aboutis, car il propose de véritables changements dans les habitudes, seul gage de réussite à long terme.
Ce régime se base sur une véritable échelle permettant de mesurer l’impact de l’absorption des aliments sur le taux de sucres dans le sang. Pour déterminer cet impact, il donne une valeur de 100 au glucose et attribue ainsi à chaque aliment sa propre valeur. C’est ainsi qu’il distingue les aliments à IG bas des aliments à IG élevés.
Il remarque aussi que selon le mode de cuisson, cet IG varie (pâtes al dente ou pâtes bien cuites par exemple). Les aliments qui ont l’IG le plus élevé vont provoquer une hausse de sucre et d’insuline et donc favoriser le stockage.
Aucun aliment n’est interdit mais doit être consommé en quantité modérée et au bon moment.
L’activité physique est recommandée et le régime qui n’affame pas et n’affaiblit pas le permet, même s’il recommande de caser les aliments à IG plus élevé aux abords de ce temps d’activité physique.
- Ça marche parce que vous changez réellement vos habitudes, vous ne comptez pas les calories et identifiez assez vite les aliments à éviter et ceux à privilégier. Vous ne mangez pas forcément moins, vous ne manquez pas d’énergie, vous n’avez pas faim. Vous équilibrez vos apports et perdez du poids sur la durée et vous restez mince. Vous pouvez mieux maitriser le stockage en jonglant avec l’apport en fibres, sucres et graisses, ajoutant des exercices ciblés localement.
- Ça ne marche pas, uniquement parce qu’il faut être patient, se référer à la table des IG, et accepter de renoncer à ses mauvaises habitudes et à la dépendance aux aliments sucrés.
Conclusion
Pour perdre du poids, beaucoup de régimes marchent, dont certains assez vite, mais sur le long terme, la seule façon de conserver durablement son poids idéal, consiste à modifier les habitudes qui nous ont amenés à prendre du poids. Sans ces changements de comportement, il est quasiment impossible d’obtenir une perte de poids durable et une silhouette impeccable au fil des années. Vouloir maigrir trop vite et vouloir perdre beaucoup de poids est en général voué à l’échec.
Les approches radicales échouent parce que l’organisme finit par s’adapter et s’économiser. C’est pourquoi on obtient de gros résultats au début suivis d’une stagnation. La progression dans le régime devient donc impossible, car l’organisme attend le prochain flux de calories pour pouvoir le stocker en vue d’une future privation. C’est pourquoi au final la reprise de poids est supérieure au poids perdu. Chez Fitadium, nous recommandons une approche plus méthodique dans nos programmes d’alimentation. Commencez par faire un bilan alimentaire et regardez là où il y a le plus à gagner. Dans un premier temps, nettoyez le trop gras et le trop riche et améliorez la qualité de votre alimentation.
Ensuite, contrôlez les quantités progressivement pour rester dans une dynamique et ne pas trop choquer l’organisme. Le fait d’y aller très progressivement ne va pas donner des résultats rapides et visibles, donc forcément il sera difficile de garder la motivation. Mais sur le moyen terme, c’est la garantie d’une progression continue dans la perte de poids et l’après régime sera plus facile à gérer. Le temps fait qu’on prend de bonnes habitudes sur plusieurs semaines. C’est donc un bon compromis qui permet d’éliminer le mauvais (les graisses et calories inutiles), mais permet de garder de la marge pour continuer à progresser.
Sources : FYIliving.com, Anses. Manninen AH. Life-threatening complications of the Atkins diet? Lancet, 2006. Recommandations pour le diagnostic, la prévention, et le traitement des obésités en France, Afero, Alfediam, Sndlf, 1998. Anses. Photo Shutterstock.com.