Et si muscler son corps musclait aussi le cerveau ?

Une étude de l’Université du Minesota, Minneapolis, a été réalisée dans le but de déterminer si une plus grande endurance cardiorespiratoire pouvait être associée à une meilleure fonction cognitive 25 ans plus tard.

L’étude a porté sur plus de 2700 participants, incluant des hommes et des femmes de race blanche ou noire, âgés de 18 à 30 ans. Ils ont été testés jusqu’à l’épuisement sur tapis de course au moment du recrutement, et ont également subi des tests cognitifs à cette période. Puis, 25 ans plus tard, leurs capacités cognitives, mémoire, vitesse psychomotrice, fonctions exécutives ont été à nouveau mesurées. Or un meilleur rendement de leurs capacités cognitives a été observé chez les sujets ayant les meilleures capacités cardio-vasculaires dans leurs jeunes années, par rapport à des sujets moins entrainés. La mémoire verbale ainsi que la vitesse psychomotrice entre 43 et 55 ans était liée aux performances cardio 25 ans plus tôt. Toutes les activités physiques réalisées dans la jeunesse auraient donc une incidence sur le cerveau.

L’activité cardio était déjà bénéfique pour diverses raisons et notamment les effets anti-stress du sport, mais le fait d’aérer son cerveau par l’activité physique d’endurance, comme le vélo, la course à pied ou la natation, permettrait aussi de le conserver en meilleur état, et ce, pour de nombreuses années. Sans surprise, ce sont donc les participants ayant la meilleure forme physique à 20 ans, qui ont aussi la meilleure forme cérébrale 25 ans plus tard, même si cette endurance ne leur fait gagner en réalité qu’un an de « bonus » sur le vieillissement par rapport aux autres.

Neurology. 2014 Apr 15;82(15):1339-46. doi: 10.1212/WNL.0000000000000310. Epub 2014 Apr 2.
Cardiorespiratory fitness and cognitive function in middle age: the CARDIA study.
Zhu N1, Jacobs DR Jr, Schreiner PJ, Yaffe K, Bryan N, Launer LJ, Whitmer RA, Sidney S, Demerath E, Thomas W, Bouchard C, He K, Reis J, Sternfeld B. Photo iStock.com/Ostill