Vous avez certainement déjà entendu que les muscles avaient une mémoire. Elle permet aux athlètes de récupérer leurs performances sportives très rapidement. Ceci même après une blessure ou après un arrêt prolongé de leur activité sportive. Le mécanisme est double. Il y a d’une part la «mémoire» musculaire qui permet de vite retrouver son seuil de performance. D’autre part la mémoire du mouvement stockée par le cerveau, qui génère des mécanismes de récupération et d’adaptation à mettre en œuvre.
Le souvenir des performances
Plus qu’un simple phénomène de mémorisation, les muscles vont modifier leur structure. Ceci dans le but de retrouver leur capacité rapidement même après l’arrêt de leur sollicitation par l’activité sportive. En effet, même si cela concerne surtout les fibres rapides (ou blanches), lors d’un entrainement régulier et intensif l’organisme va recruter toutes les fibres musculaires pour répondre au travail demandé. Lorsque le nombre de fibres disponibles est insuffisant, des cellules souches voisines vont être recrutées. Ces cellules vont recevoir un noyau codé génétiquement. Elles vont alors remplir la même fonction que les cellules musculaires sur-recrutées. Une fois ces cellules recrutées et définies, c’est par la voie mTOR que l’organisme va augmenter leur taille pour les rendre plus fortes (hypertrophie musculaire). Pour résumer, lorsque le travail musculaire devient régulier et intensif, les fibres musculaires recevront l’ordre de grossir (voie mTOR). Si le travail augmente, l’organisme va recruter de nouvelles fibres (hyperplasie). Puis les faire à nouveau grossir pour augmenter leur force et ainsi de suite.
Une meilleure prise de masse
Une reprise plus facile
Si l’activité physique cesse pendant un temps relativement long, les fibres musculaires vont diminuer en taille. Ceci est dû à l’absence de stimulation de la voie mTOR. Mais leur nombre restera le même, sauf en cas de maladie dégénérative. C’est à ce titre qu’on parle de mémoire musculaire ! En effet, le muscle sollicité à nouveau, reprendra plus rapidement sa force et son volume s’il a été entrainé pendant une longue période précédant l’arrêt. Tout simplement parce que la phase de recrutement de nouvelles fibres étant déjà faite, il ne restera plus que la phase d’hypertrophie.
A la reprise, le sportif au repos, obtiendra donc une densité, une force et un volume musculaire beaucoup plus rapidement que quelqu’un de non entrainé. A condition bien sûr de pratiquer un entrainement adapté et de bien calculer sa nutrition.
Des bénéfices santé
C’est pourquoi, une personne ayant pratiqué une activité sportive intense pendant plusieurs années conservera les bénéfices santé de l’activité sportive toute sa vie, contrairement à une personne non sportive. Par exemple, les sportifs sont moins atteints par les maladies métaboliques et cardio vasculaires. Sur le même principe, on sait que de nombreuses pathologies sont issues de la réduction de la masse musculaire due à l’âge. Le sportif en sera protégé car sa masse musculaire diminuera beaucoup moins. Car le nombre de cellules musculaires sera supérieur à celui d’un non sportif.
La mémoire de l’exercice
L’autre mémoire musculaire est celle qu’enregistre le cerveau. En effet la pratique régulière d’un sport développe l’équilibre, la proprioception, les réflexes, la cognition. Elle accélère également la mémorisation des processus de récupération. Le sportif conservera ces bénéfices toute sa vie et limitera ainsi le processus de vieillissement. Il aura donc mémorisé des mouvements et des « réflexes » physiologiques. Par conséquent, à la reprise du sport, sa pratique sera plus fluide qu’un débutant, même dans une discipline différente.
Plus vous chargerez vos muscles en nouvelles fibres (hyperplasie) et pendant une longue période, plus vous conserverez longtemps cette mémoire musculaire. Certains travaux scientifiques tendent même à prouver, et sans vouloir en faire l’apologie, que d’anciens utilisateurs de produit dopants garderaient cette mémoire musculaire intacte plus longtemps. Leurs effets sur le recrutement de fibres récemment déterminées génétiquement par le phénomène d’hyperplasie musculaire y serait pour beaucoup.
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