L’utilisation de la caféine comme anti-douleur n’est pas nouvelle, car, en association à d’autres molécules anti-douleur, elle agit dès la perception de la douleur, la rendant plus supportable d’une part, en agissant comme anti-inflammatoire et, d’autre part, en supprimant les signaux de douleur dans le système nerveux central. Mais si ça marche pour les douleurs dentaires ou la migraine, ses effets avaient encore peu été étudiés en tant qu’anti-douleur, utilisé seul.
No Pain No gain
Et si la caféine pouvait aider les athlètes à surmonter une douleur modérée ? Imaginez les bénéfices qu’ils en retireraient à s’entrainer davantage ! Tout le monde connait le fameux dicton parfois attribué à Benjamin Franklin dès le XVIII°siècle ou, plus tardivement, à l’entraineur américain de la NFL, Vince Lombardi dans les années 60.
Il semblerait que cette phrase «no pain, no gain» ait pris tout son sens dans le monde du Fitness avec Jane Fonda et ses fameuses vidéos en 1982 .
Il se pourrait que, quel que soit le véritable inventeur de ce mantra de fitness, il n’ait pas tout à fait raison. En effet, si l’augmentation de la taille et la force musculaire, l’endurance, la puissance et la vitesse viennent à condition de pousser plus fort que jamais et à se faire mal, c’est uniquement votre capacité à résister à la douleur qui vous fera progresser à passer à l’étape suivante.
C’est vrai que, si ça ne fait pas mal, ça ne peut pas vraiment faire de bien, puisque les fibres musculaires doivent être endommagées pour pouvoir se reconstruire et se réparer afin de devenir plus fortes et plus grosses. Mais cela dépend peut-être aussi d’autres facteurs comme l’intensité de l’exercice. Car il y aurait un espoir d’avoir un peu moins mal tout en progressant autant dans certains types d’efforts.
Parole aux scientifiques
Une équipe de scientifiques de l’Université de l’Oklahoma, dirigée par Alexander Gonglach et Christopher Black, a constaté que la caféine pouvait aider les cyclistes à faire face à la douleur modérée qui accompagne l’exercice. Dans cette expérience, la prise de caféine (5 mg par kilogramme de poids corporel) a permis aux athlètes de supporter plus de charge de travail, d’aller plus loin, de produire plus de puissance et d’atteindre des consommations d’oxygène plus élevées. Mais ça ne marche pas aussi bien pour des entrainements de haute intensité produisant eux aussi des douleurs intenses, car la caféine n’a pas d’effet à ce niveau-là. La caféine permettra donc de réduire la douleur de l’exercice, à condition que l’intensité ne soit pas trop élevée. Les bodybuilders qui s’entrainent dur restent donc condamnés à souffrir pour devenir plus forts et plus gros.
Augmenter sa résistance à l’effort tout en brûlant des graisses
Source : Medicine and Science in Sport and Exercise, 48:287-296, 2016. PhotoPixabay.com