Et si le fait d’exercer une activité physique d’homme en extérieur suffisait à maintenir le niveau de testostérone ? En gros, bûcheron, c’est mieux que comptable pour préserver ses taux hormonaux ? Une caricature sans doute, mais pas seulement, à méditer pour ceux qui oublient leur musculation quotidienne.
Taux de testostérone lié à l’activité physique
C’est ce que semble nous dire cette étude d’anthropologie, réalisée en collaboration avec des chercheurs de Santa Barbara et du Nouveau-Mexique. Les populations Tsimane venues tout droit de Bolivie, agriculteurs-cueilleurs, maintiendraient constants leur taux hormonaux tout au long de leur vie alors que dans nos populations occidentales, la testostérone chuterait progressivement chez les hommes après 30 ans. En effet, pour être capable de subvenir aux besoins de leur nombreuse famille,(6 enfants en moyenne) ces hommes ont besoin d’une sacrée dose de testostérone, de maintenir leur masse musculaire et leurs capacités intactes tout au long de leur vie. D’où un taux de testostérone constant. Toutefois ces niveaux sont moins élevés que dans les sociétés occidentales industrialisées.
La moindre activité physique (couper, du bois, chasser…) occasionne un pic de testostérone, et ce bien plus qu’un match de football.
Booster naturel de testostérone !
Mieux manger pour booster la testo
Les anthropologues ont étudié comment ce système pouvait fonctionner, plus proche de nos besoins naturels. En effet , la testostérone dépend de l’énergie fournie par l’alimentation. Le simple fait de sauter un repas baisse les niveaux de près de 10% chez les hommes jeunes. La moindre faiblesse du système immunitaire va également se traduire par une diminution immédiate de la testostérone.
Le corps a besoin d’énergie pour un certain nombre de processus métaboliques dont la masse musculaire et la fonction immunitaire. Si la nourriture manque, le corps doit faire des choix pour survivre. Notamment si l’activité chasse et pêche est très intense, les calories alimentaires seront davantage dépensées et l’exposition aux parasites et maladies compromet également un taux élevé de testostérone.
Toutefois, cette hormone est plus apte à se développer dans un contexte naturel permettant d’augmenter la capacité musculaire à puiser le sucre disponible dans le sang afin d’améliorer les performances, ici il s’agit de chasse, de cueillette ou de culture.
Notre mode de vie a un vrai impact
Des mesures de salive ont mis en évidence que l’agressivité nécessaire pour les sports de compétition (football américain) n’égale pas les performances et le temps de réaction nécessaires pour couper plus de bois et mettre sa famille à l’abri. En effet, le football américain augmente la testostérone de 30,1%, tandis que les activités de survie l’augmentent de 46,8%. Les mécanismes impliqués pour déclencher cette sécrétion de testostérone sont les mêmes alors que le résultat ne l’est pas.
Aujourd’hui, nous sommes bien loin de cet équilibre naturel des choses, car il suffit de descendre au supermarché du coin de la rue pour faire le plein de calories et éviter à notre organisme de se donner la peine de se dépenser physiquement pour survivre. Ceci expliquerait sans doute que notre corps n’a plus besoin d’économiser ses forces et que le taux de testostérone loin d’être boosté par la facilité, s’amenuise au fil des ans.
De là à penser que Koh Lanta (en conditions de survie) est plus efficace pour booster la testostérone qu’une compétition purement sportive et que finalement les agriculteurs et éleveurs de l’Amour est dans le Pré seraient des sex-symbols qui s’ignorent, il n’y a qu’un pas…
Source: Evolution and Human Behavior 23 July 2013 Age-independent increases in male salivary testosterone during horticultural activity among Tsimane forager-farmers Photo Shutterstock.com/ ostill