L’acide aspartique (ou aspartate) est un acide aminé non essentiel qui participe à la synthèse de nos protéines cellulaires et organiques. Hormis son groupe acide et amine commun à tous les acides aminés, il est caractérisé par une chaine latérale en -CH2-COOH.
Dans l’organisme, l’acide aspartique est présent sous deux formes moléculaires distinctes : L ou D-aspartate
- L’acide L-aspartique, forme lévogyre protéinogène.
- L’acide D-aspartique dont plusieurs études scientifiques ont mis en valeur le rôle dans la synthèse de la testostérone.
Qu’est-ce que l’acide aspartique ?
Certains acides aminés présentent trois formes (énantiomères) dont deux sont les plus connues, les formes L (pour lévogyre) et D pour dextrogyre. En général, les acides aminés L- sont fonctionnels, la forme D ne l’est généralement pas.
Par exception, la forme D- de cet acide aminé présente plusieurs rôles sur le plan biologique. C’est le cas de l’acide D-aspartique. Découvert au début du 19ème siècle par un scientifique du nom d’Auguste-Arthur Plisson, l’acide aspartique a été isolé à partir du jus d’asperge, ce qui lui a donné son nom.
Acide aspartique et phénylalanine participent à la synthèse de l’aspartame
L’acide aspartique entre dans la composition de l’aspartame, un édulcorant de synthèse (40% de la molécule) avec la L-phénylalanine.
Cet acide aminé intervient sur le cycle de l’urée en s’associant à la citrulline afin d’être convertie en arginine (détoxification de l’ammoniac).
Il est également nécessaire à la formation des pyrimidines, molécules azotées qui jouent un rôle de précurseur des acides nucléiques formant l’ADN et l’ARN du noyau cellulaire.
Enfin, il participe à la synthèse de l’inosine, une molécule de base de nos cellules et organes.
Quel sont les bienfaits de l’acide aspartique dans l’organisme ?
Au niveau du système nerveux central, l’acide aspartique présente une fonction de neurotransmetteur.
Il intervient sur les fonctions neuronales du cerveau, sur la mémoire, l’activité cérébrale, l’orientation dans l’espace et l’apprentissage des tâches quotidiennes (3).
Comme les autres acides aminés, essentiels ou non-essentiels, l’acide aspartique participe à la libération d’énergie par la gluconéogenèse, à la récupération post-exercices et à la croissance de la masse musculaire par la synthèse des protéines (4).
Quel est le rôle de l’aspartate en tant qu’acide aminé ?
L’aspartate pourrait jouer sur la synthèse de la testostérone chez l’homme, notamment sur la maturation des spermatozoïdes (2). Des études cliniques ont confirmé l’intérêt de cet acide aminé chez des patients qui souffraient de troubles de la fertilité (1).
Après la prise d’un complément alimentaire à base d’acide D-aspartique pendant 90 jours, la concentration et la vitalité des spermatozoïdes a augmenté dans le groupe traité par rapport au placebo. Ainsi, l’acide aspartique pourrait s’avérer potentiellement intéressant chez l’homme souffrant d’un taux de testostérone faible ou de problèmes de fertilité.
Il intervient également sur la synthèse d’une hormone, la GnRH, qui est secrétée par l’hypothalamus. Cette hormone entraîne ensuite la production de la LH et de la FSH par l’hypophyse, intervenant ensuite sur la synthèse des androgènes comme la testostérone.
Evitez cependant de prendre des doses importantes de cet acide aminé le soir car il pourrait réduire notablement la synthèse de la mélatonine au moment du coucher.
Où trouve-t-on de l’acide aspartique ?
Quel dosage par jour et quels risques de carence ?
Les risques de carence en acide aspartique sont peu probables à partir du moment où votre alimentation est normalement protéinée.
Cependant, avec l’âge, l’acide aspartique, comme d’autres acides aminés, sera beaucoup moins assimilé car fortement retenu par les intestins.
Dans ce cas, la fatigue, la perte de masse musculaire ou le manque d’énergie en journée pourraient être causés par ce type de carence.
Une supplémentation en acide aspartique peut être envisagée, selon les besoins individuels et les conseils de votre médecin. Si vous prenez un supplément d’aspartate, un apport compris entre 500 et 3000 mg est généralement préconisé par les fabricants.
Quels aliments sont les meilleures sources d’acide aspartique ?
L’acide aspartique est naturellement retrouvé dans les sources de protéines complètes, notamment dans le soja, la farine de soja et protéines de soja (isolat ou concentrat) où il est présent en forte quantité (6 à 10 g/100 g) ainsi que dans le chou vert.
Les arachides, la spiruline, le tofu, le tournesol, la farine de sésame, les noix, les amandes, le lupin, les lentilles, les haricots rouges, le pois cassé, l’asperge et d’autres végétaux apportent une quantité significative d’acide aspartique.
Quant aux protéines animales, le poulet, le blanc d’oeuf, de nombreux poissons, l’agneau et le veau apportent une quantité significative d’acide aspartique sur le plan alimentaire.
Les compléments alimentaires : boosters de testostérone
Certains boosters de testostérone contiennent de l’acide D-aspartique étant donné son rôle sur la synthèse de la testostérone.
Des extraits végétaux (ortie, fenugrec, Palmier de Scie…), des vitamines et minéraux essentiels (zinc, magnésium…) font également partie de la formulation des boosters naturels des androgènes.
Il s’agit de compléments alimentaires qui vous aideront à stimuler la libération des hormones androgènes de manière optimale.
Les compléments alimentaires à base d’acide D-aspartique isolé ou associé à d’autres nutriments apportent entre 2000 à 3000 mg de l’acide aminé, une quantité significative souvent associée aux boosters de testostérone.
La prise par cycle pour éviter tout danger pour le foie
Ces compléments alimentaires devraient être pris par cycle, un apport chronique en acide D-aspartique n’est pas souhaitable pour la santé du foie. Naturellement, l’avis d’un professionnel de santé peut être requis avant la prise de doses élevées d’acide aspartique.
Références bibliographiques
1 – Di Nisio A, De Toni L, Ferigo M, Rocca MS, Speltra E, Ferlin A, Foresta C. D-Aspartic acid stimulates steroidogenesis through the delay of LH receptor internalization in a mammalian Leydig cell line, J Endocrinol Invest. 2016 Feb;39(2):207-13.
2 – G. D’Aniello and al., D-Aspartate, a key element for the improvement of sperm quality, Advances in Sexual medicine, vol. 2 No. 4, 2012, pp.45-53
3 – Topo E et al., Evidence for the involvement of D-aspartic acid in learning and memory of rats, Amino Acids. 2010 May;38(5):1561-9
4 – Willoughby DS, Leutholtz B. D-aspartic acid supplementation combined with 28 days of heavy resistance training has no effect on body composition, muscle strength, and serum hormones associated with the hypothalamo-pituitary-gonadal axis in resistance-trained men Nutr Res. 2013 Oct;33(10):803-10.